Nous poursuivons la rubrique portrait d’athlète ce mois-ci avec le récit de Mathis LENAS
Présentation
Salut ! Peux-tu te présenter en quelques mots stp ?
Bonjour tout le monde, je m’appelle Mathis Lenas !
J’ai 25 ans et je viens d’Uriage-les-Bains. J’ai pas mal bougé pour mes études (Paris / Cluny) et en ce moment je vis à Annecy mais je reviens toujours au pays.
Quelles études fais-tu ?
J’ai fait une école d’ingénieur que j’ai terminée pendant le covid et comme je ne savais pas trop ce que je voulais faire j’ai essayé de gagner du temps en intégrant une grosse école de commerce à Paris. J’ai fait 2 années en alternance dans un cabinet de conseil en stratégie à Paris mais il y a un an j’ai eu un déclic foudroyant et je n’avais qu’une obsession : bosser pour une marque de course à pied. Aujourd’hui c’est plutôt bien parti car je suis stagiaire en innovation footwear chez Salomon et j’adore ce que je fais.
Dans quel groupe t’entraines-tu ?
J’ai commencé à m’entraîner avec Jérôme quand j’étais plus jeune (17-18 ans) et après une (trop) longue pause athlétique due à mes études j’ai repris l’entraînement avec Jerem ! Je m’entraîne depuis plus de 3 ans avec son groupe. J’adore ce groupe car c’est extrêmement rare en France d’avoir un collectif avec autant d’athlètes costauds, aussi ambitieux et un entraînement aussi poussé.
Quelles disciplines pratiques-tu ?
Je cours de tout : du 1500m (souvent) au marathon (rarement) et j’adore ça. Je ne suis spécialiste de rien, mais je dois avouer avoir un amour profond pour le cross. Il semble que c’est là que je suis le moins mauvais ahah
Depuis quand es-tu membre du club ?
Je suis membre du club depuis l’âge de 17 ans ! J’ai intégré le club quand j’étais en terminale et mis à part un court passage au GUC pour mes études je ne suis jamais parti de l’ALE (et je ne suis pas prêt de partir !)
Parcours sportif
Raconte-nous comment tu as commencé dans l’athlétisme et ce qui t’a poussé à rejoindre notre club.
Quand j’étais plus jeune j’étais en surpoids et j’ai trouvé dans le sport un moyen de redevenir actif et bien dans ma peau. J’ai commencé par du badminton et pour être plus en forme je me suis mis à courir. J’ai commencé à courir avec l’association de mon village et j’y ai rapidement pris goût. Après quelques courses aux saucissons et quelques podiums j’ai voulu voir plus grand et rejoindre un vrai club. A l’époque, mon grand rival de toujours, Paul Mahut, avait déjà rejoint l’ALE et je l’ai suivi.
Quels sont les moments forts de ta carrière sportive jusqu’à présent ?
Concernant la performance “pure”, j’ai eu une belle année riche en RP en 2023 avec 3’54 au 1500m, 8’29 au 3000m, 14’48 au 5km, 30’42 au 10km, 1h07’59 au semi. C’est le fruit d’un joli travail collectif et je suis heureux de voir que j’ai bien progressé.
D’un point de vue émotion je dirais que le marathon de paris de l’année dernière a été ma plus belle course. Courir avec autant de gens et mon ami Maxime Robaire sur une bonne partie de la course, prendre un plaisir fou sur mon premier marathon, voir la joie des potes à l’arrivée, tout ça c’était génial.
Quels sont tes objectifs sportifs à court et à long terme ?
A très court terme je vais participer au 10km de Villeurbanne. Je pense que j’ai les jambes pour faire un record et je l’espère me rapprocher du sub 30 minutes. A moyen terme je vais me concentrer très fort sur la saison de piste pour me rapprocher des 3’50 au 1500m. Et à long terme (cet été) je fais faire le tour des glaciers de la vanoise en courant avec ma copine et mon meilleure pote pendant la pause estivale.
Quelle est ta plus grande réussite en tant qu’athlète jusqu’à présent, et qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Si on parle de résultat de course je dirais que c’est ma 66ème place aux France de cross long 2024. Depuis mes 17 ans je m’étais promis de finir un jour dans le top100 de ce grand rendez-vous de l’athlétisme. L’année dernière j’avais terminé 117 et j’étais un peu déçu car pour moi rentrer dans le top 100 signifie qu’on est vraiment un “très bon coureur”. J’ai beaucoup travaillé ces trois derniers mois pour atteindre le top 100 alors finir 66ème c’était juste dingue, inimaginable.
Sinon, je suis très fier d’avoir réussi à faire de la course ma passion. Courir 7-10 fois par semaine, même si parfois c’est dur, c’est vraiment quelque chose qui me rend heureux et je suis content d’avoir ça dans la vie.
Entraînement et préparation
Partage avec nous à quoi ressemble une semaine d’entraînement typique pour toi.
Une semaine type c’est environ 8 heures de sport (uniquement de la course), 7 à 10 entraînements par semaine et entre 100-140 km par semaine en fonction de la saison et de la forme.
Jerem nous concocte des jolis programmes riches en séances, seuils, et footings et l’équilibre du plan me permet de relativement bien encaisser.
Comment parviens-tu à équilibrer l’entraînement, la compétition et les autres aspects de ta vie ?
J’ai pris le pli lorsque j’étais en prépa où c’était compliqué de tout gérer, mais je m’en suis bien sorti et donc c’est devenu une habitude. Aujourd’hui je structure tout autour de l’entrainement, je cours très souvent midi et soir, mais comme j’adore ça ce n’est absolument pas une contrainte. Chez Salomon c’est très bien accepté de faire du sport le midi et c’est génial.
As-tu des rituels ou des habitudes spéciales avant une compétition importante ?
Mon rituel préféré c’est m’inventer pleins d’excuses au cas où je ferais un mauvais résultat ahah.
Non plus sérieusement je n’ai pas vraiment de rituel mais j’ai des habitudes : faire un jours off plus tôt dans la semaine que le vendredi ou samedi car ça me ramolli sinon, faire un réveil musculaire le matin si je cours l’aprèm, et prendre un bon Maurten + Café au moment de m’échauffer !
Motivation et inspiration
Qui sont tes modèles ou source des d’inspiration dans le monde de l’athlétisme ou ailleurs ?
J’ai la chance de courir pratiquement tous les jours avec des gens que je respecte et qui sont pour moi des sources d’inspiration comme Maxime Robaire, Nicolas Daru, Nathan Bruyère, Edouard Dupas ou tous les membres du groupe. Je pense que l’inspiration la plus forte vient de là. Les plus jeunes du groupe (Sam, Lilian, Guilhem) m’impressionnent également car à leur age je n’aurais pas tenu plus d’une semaine ce qu’ils arrivent à se manger avec nous. Jérôme m’inspire également beaucoup car c’est lui qui m’a appris à courir comme un grand.
Après il y a pleins d’autres coureurs que je respecte, surtout mes rivaux habituels (Paul Mahut, Max Nzaou, Timothé Drugeot, etc….) sans qui la compétition n’aurait pas la même saveur ahah.
En dehors de l’athlétisme et ton travail, quelles sont tes passions ou passe-temps ?
Je suis très bavard, curieux et j’adore la radio alors j’ai créé un podcast (On Your Marks) qui parle d’athlétisme ! Je kiffe bosser sur ce projet et ça m’a permis de rencontrer des personnes géniales. A travers ce podcast j’ai surtout voulu mettre en avant et donner la parole aux personnes qui s’investissent dans le milieu de la course à pied, mais qu’on a pas l’habitude d’entendre.
J’ai eu l’occasion d’échanger avec des entraîneurs, des chefs de produits chaussures, des chercheurs, et pleins d’autres profils hyper intéressants. J’ai adoré interviewer Clément Breysse, commentateur officiel de l’athlé aux Jeux Olympiques de Paris pour qu’il nous parle des coulisses de son métier.
Comment restes-tu motivé et maintiens-tu ta passion pour l’athlétisme au fil des années ?
C’est assez compliqué à expliquer. Très sincèrement à ce stade ce n’est plus une question de motivation, ça n’a plus rien avoir avec ça. La course fait partie de ma vie et j’ai acquis la discipline qui va avec. C’est tellement devenu central et plaisant pour moi que l’idée d’arrêter ou de faire une pause n’est jamais là. Certes il y a des moments plus durs que d’autres, des mauvaises phases, mais j’ai assez de recul pour savoir qu’on en sort toujours et que le plaisir est au bout.
Conseils et messages pour les autres athlètes du club
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes athlètes qui cherchent à s’améliorer dans leur discipline ?
Je leur dirais de bien s’entourer, de trouver des personnes de confiance qui sauront leur apprendre comment courir. Construisez votre cadre : un groupe avec qui vous passerez les meilleurs moments de votre vie, un entraîneur qui sait ce qu’il fait et qui vous aidera à progresser, et des rivaux/idoles proches qui vous aideront à vous dépasser. (Ps : il faut aussi savoir s’entraîner correctement et faire un peu de volume )
Fun facts
Peux-tu partager une anecdote amusante ou inhabituelle liée à ton expérience dans l’athlétisme ?
Lors d’un stage à Monte Gordo l’année dernière, je suis resté quelques jours en plus tout seul. J’ai eu l’occasion de faire un long footing en trio avec Azzedine Habz et Benjamin Choquert. J’ai savouré ce moment car ce n’est pas tous les jours qu’on fait un footing avec deux olympiens.
La suite de la saison
Quels sont les événements sportifs à venir où l’on pourra te voir en action ?
Vous pourrez me voir sur le 10km de Villeurbanne, et aussi sur le marathon de paris ou je lièvrerai eut être un pote qui prépare ça depuis 1 ans ! Sinon sur la piste tout l’été.
Un dernier message que tu aimerais partager avec les membres du club ALE ?
Merci à ce club et à ses membres pour tout ce qu’ils font pour nous. Qu’on soit bons, mauvais, rapides ou lents, tant qu’on aime courir et le faire avec les autres, c’est tout ce qui compte !
