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moi
La course, ma course, ce n’est vraiment qu’une toute petite partie de ce que j’ai vécu et ressenti durant ce Grenoble / Vizille. Dans le temps, elle ne représente exactement que… Ca, vous le saurez un peu plus tard. Sans remonter à ces séances d’entraînement cet hiver, il y a eu un avant (le before) et évidemment un après (l’after) que je ne peux pas détacher de cette course. Je cite un maximum de gens mais j’en oublie (Nathalie, Joanna, Anne-Laure, François, Zaza, Laurence, Brigitte, Pascale, Elisabeth, Bruno, l’autre Sonia, Nelly, …). Pour être sûr d’oublier personne peut-être aurais-je du ne citer personne mais… ce récit ne ressemblerait plus vraiment à rien alors pardon à tous ceux que j’ai oublié de citer. Bon, c’est du sport non ? Alors, je commence par la course. Enfin, ma course.
La course :
Je suis content de mon chrono et de ma course. Ca s’est bien passé. Régis et Jérôme m’avaient très très bien préparé. Le son – sauf en arrivant à Brié – c’est ça : http://www.youtube.com/watch?v=9sSWbl4S8KU  (Long Train Running des Doobies Brothers) – et puis ça ressemble, la moustache en plus, à ce à quoi je m’évertuais à ressembler quand j’étais bien plus jeune. Vous avez vu ses pompes ? Je précise : je ne cours jamais réellement en musique. C’est juste que dans ces moments là, souvent, une musique dans ma tête m’accompagne. Elle vient toute seule et se cale « naturellement » sur ce que je ressens.
Je suis avec Sébastien. On réussit à se glisser dans le sas 1H30/1H45. Oui, la première fois on s’est fait refouler. Une histoire de couleurs parait-il… Un peu comme à Los Angelès, sauf qu’ils ne nous ont pas tirés comme des lapins. Là encore, il suffit de mettre à profit les conseils de Régis « Petit Scarabée, dans le sas de 1H30/1H45 il te faudra aller. Des être démoniaques t’en interdiront peut-être l’accès. Patienter un peu il te faudra. Et une barrière en douce tu passeras « . Ce qui fut fait ! On retrouve là, le grand Pierre. Il ne fait pas partie du club mais c’est un très bon ami. Il m’a copieusement largué, dès le départ, sur tous les trails, qu’on a disputé ensemble l’an passé. Exactement comme Fabrice ! Cette fois je sens que ce sera différent. Ça fait des mois que je cours après Bétina le dimanche matin. Et qu’elle me largue ! Mais ça, il ne le sait pas, et, là, je l’oublie. Aujourd’hui c’est terminé. TER-MI-NE.
On attend le départ. On lève les bras quand le Monsieur nous le demande. On tape dans nos mains quand le Monsieur nous le demande. Mais, tout ça on s’en fout. Enfin moi je m’en fous. Et puis « ça » part. Il faut juste très vite trouver la cadence et s’assurer qu’on peut la tenir. Pour moi, c’est 4’45 » au kilomètre. Et ça se passe exactement comme ça. Je suis bien, je me sens un peu en deça, mais bien. Jusqu’au franchissement du pont qui passe par dessus la rocade sud, je me demande si je vais pouvoir tenir cette cadence jusqu’au bout. 4’45 » idéalement ça doit me mener en 1H45′ à Vizille.
Ces 45″ et pas 00″ ou 30″ ça va bien m’occuper. Je ne vais pas arrêter de calculer à chaque fois que je passerai une borne. Bref, on franchit le pont et je suis rassuré : c’est bien mon rythme. En traversant Eybens, je regarde à droite et à gauche pour voir si mon garçon ou ma fille ne sont pas venus encourager leur vieux père… mais non ! Que nenni, que non pas. Petite contrariété que j’oublie !  J’efface ! Je prends le temps de boire un verre d’eau au ravitaillement à Eybens et je repars. Sébastien est toujours là. Le grand Pierre est un peu devant à une quinzaine de mètres tout au plus. Jusqu’ici tout va bien.
Dans la montée Sébastien craque. Je me concentre sur l’enseignement de mes maîtres Régis et Jérôme : « Petites foulées mais fréquence plus élevée dans la montée tu adopteras ». Bref, du dynamisme dans la souplesse ! Et ça se passe bien. Je vois bien que mon chrono baisse mais je suis bien, je double des gens et Pierre est toujours, là, à quelques mètres devant moi.
On passe le rond point de Tavernolles ensembles. Puis on monte côte à côte le dernier toboggan. A la sortie, sur le faux plat, j’accélère et je le double enfin. Je ne sais pas si ça vous fait ça mais quand je cours (en course uniquement, pas à l’entraînement) c’est comme si derrière moi il n’y avait (plus) rien. C’est une grande zone d’ombre. Tout ce qui passe derrière sombre dans le noir. Dans l’oubli. Bref, j’oublie Pierre. J’essaie de voir où j’en suis au niveau du chrono. J’ai baissé. Je suis tombé pas loin de 5′ au kilomètre. Alors j’accélère un peu.
En arrivant au ravitaillement un petit moment de grâce : la fanfare qui entonne très joliment « Sweet dreams ». Et les filles du club qui tiennent la baraque et m’encouragent ! Je m’arrête boire quelques verres d’eau. Quand je repars, merde !, Pierre est repassé devant. C’est vraiment un très bon ami mais là… Je m’accroche. Il est là, quinze mètres devant moi. Et sur le plat, avec ses grandes foulées, impossible de le rattraper. Pareil, dans la première pente, très raide. Pourtant j’ai accéléré. Je sais, Régis, il faut aborder la descente calmement mais… je suis en retard moi ! et il y a ce grand, là, devant ! Alors j’essaie d’appliquer le Principe de Pierre alias le roi des grigris : « Il y a trois composantes : la forme physique, le mental et la technique. Les trois sont rarement au rendez vous ensembles. Alors, l’idée c’est de toujours en combiner au minimun 2 ». Là, d’évidence, comme plus loin (dans le parc du Château notamment) c’est technique et mental qui s’imposent. Je dis technique… je devrais dire que j’essaie de porter une plus grande attention à la manière dont je cours. Ceux qui me connaissent auront compris : j’essaie de ne pas taper trop fort des pieds. Pour le mental… j’ai le grand la devant. Bref, je constate – toujours ces calculs compliqués – que je refais mon retard.
Dans la dernière ligne droite avant le rond point de la sortie d’Uriage, je double enfin Pierre.  Le voilà dans la zone d’ombre. Ça descend encore pas mal. J’aperçois Damien sur un vélo qui – comme un chien de berger – remonte le peloton pour s’assurer que tout va bien. Je m’arrête au ravito boire un verre d’eau. Rémi me dit : « Y’a plus que la grande ligne droite maintenant ». Un mélange de : « Tu as fait le plus dur, ça va aller » et de « Bon, maintenant, c’est là que ça se joue… ou pas !  » Et je repars. Pierre n’est pas repassé devant moi. Plus loin dans le village, j’aperçois Véronique (la femme de Pierre) puis Jeanne (sa fille) qui m’encouragent. J’écoute, dans l’ombre, je veux savoir si je les entends crier « Allez Pierre » mais rien. A quoi je m’accroche hein ? Oui, c’est minable.
La grande ligne droite je la connais bien. Je l’ai beaucoup pratiquée. Je sais qu’il n’y a pas qu’elle. Qu’ensuite il y a ces virages qui mènent vers l’entrée du parc du château. Je sais aussi que quelque part, là, devant il y a le ravito de Bashar et Estelle. La veille, j’ai demandé à Bashar de me préparer une bière à son ravito. Et, là, je suis embêté. Si mes calculs sont bons il ne faut pas que je m’arrête : je suis sous les 1H45′ ! J’espère qu’il n’y a pas de bière qui m’attend là-bas sinon, politesse oblige, c’est sûr, je m’arrêterai.
Quand j’arrive devant leur ravito, Estelle est au four et au moulin… ce qui ne l’empêche pas de m’encourager. Plus loin, Bashar, toujours tout sourire, les bras tendus un verre d’eau dans chaque main m’encourage.
Comme je l’ai déjà dit, c’est comme un soir de mesure de la VMA au stade Jean Vilar, tu connais tout le monde et tout le monde t’encourage. Et ça fait sacrément du bien !
J’avale les derniers virages avant l’entrée du parc. Je les appréhendais mais je constate en pénétrant dans le parc que je ne les ai même pas vus passer… Étrange  Je suis bien. J’essaie d’accélérer. Je ne sais pas si j’y parviens. Finalement, je sors du parc et la foule crie. Les autres autour de moi sprintent. Je sprinte aussi et je constate, étonné, que j’y arrive. J’arrive à sprinter ! J’ai l’œil rivé sur le chrono, là-bas devant, qui en rouge me dit que j’approche dangereusement des 1H43′. Pour l’instant je suis en dessous. Je voulais passer sous les 1H45′ mais là, j’en veux plus. J’ai les yeux plus grands que le ventre ! Et je passe – pour moi – à 1H42’58 ». Bon, ils ont fait une petite erreur et m’ont crédité d’un vilain 1H42’59 » qui me ridiculise un peu quand je ne l’arrondi pas à 1H43′. Ce que je ne fais jamais.
J’ôte ma puce. Je sors du sas d’arrivée et Sonia et Fabrice m’accueillent tout sourire. Ils sont trés contents pour moi. Et moi, je suis tout content de les voir contents. Et puis, Pierre arrive et je le félicite. C’est mon ami. Vraiment. Et puis, il m’a beaucoup aidé dans cette course. Mais… il n’a pas mes entraîneurs… Eh, éh. Sur l’aire d’arrivée je croise Xavier qui comme toujours avec moi est tout sourire, me demande comment ça va, si ça s’est bien passé, et, qui, si je n’insiste pas pour savoir, ne me dit rien de sa propre course. Je vous dis, c’est le stade Jean Vilar cette course. En un peu plus grand, c’est tout.
Le before.
D’abord, samedi matin, je me suis retrouvé – dans de biens étranges circonstances – à aller chercher chez Hertz à Saint Martin d’Hères un « camion » pour le monter à Herbeys. Je me dis : « Ok, Bruno, tu n’as jamais conduit de camion de ta vie, mais bon c’est pas si compliqué que ça hein ? Tu montes le camion à Herbeys et si, là haut, tu ne trouves personne pour te redescendre, tu redescends à pieds ».  Evidemment, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. D’abord, là haut « ils » ont voulu que j’aide au chargement dudit camion. Et, vu l’enthousiasme des gens qui étaient déjà là (Tonio, Damien, Rémi, …), j’ai eu du mal à leur dire non. Bon, pour charger ce « petit » camion, il a fallu tout d’abord décharger un GROS camion qui – comme par hasard – venait juste d’arriver. Puis, une fois ce GROS camion parti, il a fallu dispatcher le contenu des palettes livrées, en autant de destinations qu’il y avait de petits camions… Ce qui fût fait. Puis charger « mon » camion. Enfin, celui de Bashar. Parce que ce n’était pas mon camion hein ! Je me tuais à le leur dire d’ailleurs ! Ils m’ont ensuite proposé d’amener « mon » camion à Vizille et, là, j’ai réussi à leur dire non. Trop c’est trop. Je m’étais déjà fait à l’idée de rentrer à pied à Poisat depuis Herbeys mais de Vizille ça faisait vraiment trop loin. D’autant plus que l’on m’attendait à la Halle Clémenceau à 13H30 pour les dossards. La deuxième mi-temps quoi. Heureusement, un type sympa s’est proposé pour me ramener chez moi. Ouf ! Je les ai abandonné avec leurs camions et leurs chargements tout en ayant le sentiment d’avoir été quand même un peu utile. Le temps de manger un bout et je suis reparti avec Emmanuel m’occuper – comme c’était prévu de la distribution des dossards. Là, l’ambiance, bien que très professionnelle, était carrément à la rigolade et j’avoue que j’en ai bien profité. J’ai adoré. Impossible à raconter. C’est une suite de toutes petites choses agréables. Comme tous ceux qui y était, nous sommes ressorti avec Emmanuel de là bas fourbus, les jambes lourdes. Pour Emmanuel et moi, c’était sur le coup des 19h30.
L’after.
Je récupère mes affaires, je me douche et puis je vais faire un tour du côté de l’arrivée. Il y a de la musique, des enfants. Ça m’attire. Je m’approche. Tiens, il y a Fabrice et Thibault sur le podium !?! Tiens il y a David et Stéphane sur le podium !?! Et maintenant il y a Charlotte sur le podium !?! Et voilà que Valentine et Laura montent sur le podium !?! Je vous dis : c’est Jean Vilar ce truc. Et pour que ça le soit vraiment, que je me sente vraiment chez moi, à Echirolles, je reçois un texto étrange de Gaétane : elle a récupéré (comment ça ?) le sac d’un autre coureur et elle cherche à s’en débarrasser discrètement (pourquoi ?)… Il ne reste plus qu’à voir débarquer Guy dans ses five fingers et le tableau sera complet. Le meilleur moment de tout ça ? Je suis assis avec Nadine et Sonia, sur un banc sur la place située devant le château de Vizille, j’avale un sandwich tout en déballant un tas de conneries pour faire rire les filles. Oui, je fais ça, parfois. Et cette douce lumière qui arrive comme un joli sourire, remplit tout l’espace et s’en va sur la pointe des pieds. Rien que pour ça l’année prochaine je le refais.
Merci à Nadine pour cette délicieuse bière à la terrasse de ce petit café de Vizille que Sonia semble bien connaitre. Je dis ça. Je dis rien hein ?

 

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