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 Voici le récit de Bruno FERRARI qui a accompagné Sonia lors du tour du lac d’Aigeuebelette le 1 juin,(17 kms sur route avec quelques petites bosses bien raides!).
Dans la peau d’un lièvre
Sonia n’aime pas se lever tôt, ça je le savais, mais j’ai découvert que ce qu’elle détestait encore plus c’était être en retard. Quand je suis arrivé dimanche matin sur la place de la Mairie à Poisat, vers 6H42 – oui, j’avais deux petites minutes de retard – elle était déjà là, impatiente, à tourner en marchant autour de sa voiture. J’ai casé mes sacs dans le véhicule et on est parti. Il faisait un peu frais et le long de l’autoroute il y avait une brume légère qui montait du sol vers le bleu du ciel au dessus. La journée allait être belle, c’était une évidence. On est arrivé au lac dans les tout premiers ou presque. Comment je le sais ? D’abord on a trouvé très facilement une place sur le parking le plus proche de la ligne de départ. Ensuite, quand on est allé retirer nos dossards, ils n’avaient pas fini de tout installer : des tentes se hissaient sous nos yeux… Ca bossait dur. C’est à peine si la machine a café était en marche ! C’est en prenant conscience de  ces toutes petites choses que l’on voit qu’on est un peu (?) en avance. Enfin, je crois. Parce que moi, je ne suis jamais en avance. Bref ! Il faisait frais. On y était. Et apparemment, ils attendaient du monde. Je crois qu’on était pas loin de 1600 à vouloir courir autour du lac. On s’est échauffé quasi religieusement le long de la route. On a même fait des grigris. Pardon des éducatifs. Puis on a enfilé notre tenue de gala. Pour moi c’était le maillot de la Régis Team. Le soleil commençait à innonder le paysage, le ciel s’ouvrait, enflait en un charmant dégradé de bleu. C’était le moment. On s’est pointé un peu en avance sur l’aire de départ. Comme de vieux sioux, nous nous sommes placés bien devant. Et le départ a été donné. On avait prévu de tourner sur un rythme de 4’50 » au kilomètre. Mais on a fait un peu mieux. On a oscillé entre 4’40 » et 4’45 » Et le tour du lac a été bouclé en 1H19’19 ». Le précédent record de Sonia était de 1H24′ ! Belle progression non ? Voilà pour les chiffres.
C’est la première fois que je fais une course pour quelqu’un, que je ne cours pas rien que pour moi. Etre détaché de sa course, de sa performance tout en étant pleinement dans la course. Concentré. Essayer constamment de savoir où elle en était physiquement et mentalement. Etre à l’écoute. Tout ça m’a beaucoup plu. Parfois je la « poussais », l’incitais à ne pas ralentir, à relancer au sommet des côtes, à allonger la foulée quand ça descendait. On court souvent ensemble à l’entraînement et j’avais le sentiment qu’elle pouvait faire ce que je lui demandais. Et si ça n’avait pas été le cas ? Si je l’avais poussé trop loin ? Jusque vers le 15ème kilomètre je n’ai pas cessé d’y penser. Mais bon, ça n’est pas arrivé ! L’encourager à sprinter à l’arrivée m’a fait énormément plaisir. Elle me criait « Viens, viens » parce qu’elle voulait qu’on arrive ensemble mais je tenais à ce qu’elle franchisse la ligne avant moi parce que c’était sa course. Et ça s’est passé comme je le voulais. J’étais vraiment très content pour elle. Et pour nous aussi, je me disais « On l’a fait ». Et elle était très contente de son temps. Ce fût, pour moi, une très belle expérience, intéressante et très gratifiante aussi. A refaire. Vraiment.
Sinon le parcours est très joli, très légèrement vallonné, avec de larges et longues courbes. Partout il y a la présence du lac, de la forêt… On est sur une route et on entend les oiseaux chanter alors on se demande si tout ça est bien vrai.
Ah ! j’oubliais ! A un moment on a rattrapé un groupe de coureurs qui tiraient et poussaient une sorte de chaise – montée sur une roue – sur laquelle se trouvait une personne handicapée. Ils avançaient à un bon rythme. Le type sur la chaise a commencé à raconter une blague. On l’écoutait avec Sonia et puis notre attention s’est portée sur ce foutu chrono et on a raté la chute de son histoire. Dommage parce que ses « porteurs » s’esclaffaient. On les a perdu de vue et, péripétie de la course, ils sont revenus sur nous quelques minutes plus tard, juste avant une petite montée. On a attaqué la montée avec eux et j’ai entendu le type sur la chaise lancer à ses « porteurs » : « Doucement les gars vous allez me larguer là ! Je ne vais pas arriver  à vous suivre moi » Et tout le monde a rit.
Voilà, maintenant vous savez tout.
BFLacAiguebelette
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